Quand ils sont venus chercher…

Quand ils sont venus virer les chercheurs, j’ai gardé le silence, car je n’étais pas un enseignant-chercheur. Mais dans leurs laboratoires, les idées se sont éteintes, et la connaissance s’est fanée, sans qu’aucun cri ne retentisse.

Quand ils sont venus jeter les livres des bibliothèques, sur le genre, l'esclavage, la colonisation ou la Shoah, je n'ai rien dit. Mais les mémoires se sont éteintes, les contenus scolaires ont été réécrits et nous avons perdu le sens du réel, nos enfants ont été abandonnés dans leur folie.

Quand ils ont fermé les portes des écoles aux élèves étrangers, j’ai détourné le regard, car je n’étais pas étranger. Mais dans les classes vides, des rêves se sont brisés, leurs espoirs d’apprendre, leurs avenirs volés.

Quand ils ont renvoyé les femmes à la maison, je n’ai rien dit, car je n’étais pas une femme. Mais dans les bureaux vides, des compétences ont été ignorées, leurs voix étouffées, leur potentiel réduit.

Quand ils ont refusé l’IVG aux femmes, j’ai gardé le silence, car je n’étais pas une femme. Mais dans les cliniques, des larmes ont coulé, leurs corps contrôlés, leurs choix ignorés.

Quand ils sont venus chercher les homosexuels, j’ai détourné les yeux, car je n’étais pas concerné. Mais dans l’ombre, des cœurs ont saigné, leurs amours interdites, leurs vies brisées.

Quand ils sont venus chercher les handicapés, j’ai baissé la tête, car je n’étais pas vulnérable. Mais dans les couloirs, des chaises vides attendaient, leurs rêves d’inclusion, leurs droits bafoués.

Quand ils sont venus chercher les juifs et les musulmans, j'ai gardé le silence, car j'étais chrétien. Dans les mosquées et les synagogues silencieuses, des prières ont été interrompues, leurs croyances attaquées, leur dignité bafouée.

Puis, ils sont venus me chercher, et il ne restait personne pour protester.

Mais aujourd’hui, j'élève la voix, pour que l’injustice ne trouve plus refuge dans mon indifférence. N’oublions pas que chaque voix compte pour défendre la justice et l’égalité.

Votez et faites voter contre le Rassemblement National dimanche.

(texte inspiré du poème de Martin Niemöller qui était, au départ, partisan du régime hitlérien)

Pour aller plus loin, consulter l’arbre « du racisme au génocide » réalisé par le Musée d’histoire et des sciences de l’homme.