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Lettre d’informations SNASUB FSU Académie de Clermont - Mars 2024

A LA UNE

8 mars, journée internationale des droits des femmes Exigeons l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ! Alors que le rapport du Haut Conseil à l’Egalité (HCE) sur le sexisme alerte sur un risque de régression des droits des femmes, ce 8 mars 2024 doit être l’occasion de rappeler que l’égalité entre les femmes et les hommes est un principe constitutionnel qui doit se concrétiser, dans la vie de tous les jours et dans le monde du travail. Ne rester pas seul e face à des attaques sexistes! Vos représentants: Vos élu(e)s SNASUB-FSU sont là pour vous accompagner
Ainsi que la cellule d’écoute du rectorat cellule.ecoute@ac-clermont.fr 04 73 99 34 01 et la cellule d’écoute de l’UCA cellule-vssdiscriminations@uca.fr 07 88 91 82 86

Mobilisation pour la Fonction Publique le 19 mars "Pour mettre un terme à la spirale de paupérisation de l’ensemble des personnels de la fonction publique et refuser de subir une année blanche en termes de traitement, les organisations syndicales décident d’une journée de mobilisation le mardi 19 mars prochain et appellent les personnels à se mobiliser par tous moyens, y compris la grève."

DÉFENSE DES DROITS

Dans la communauté éducative, les personnels de laboratoire jouent un rôle crucial. Dans la communauté éducative, les personnels de laboratoire jouent un rôle crucial. Leur travail est essentiel pour permettre aux élèves d’acquérir des connaissances et savoirs et réaliser les expériences et les expérimentations dans les différentes disciplines scientifiques. Malgré cela, la multiplicité de nos tâches (administratives, techniques, éducatives, préventives sur la sécurité…) ne sont pas mises en avant.

Courrier intersyndical au 1er ministre pour une protection des agent·es de l’Etat _« Face à la colère du monde agricole qui a explosé partout sur le territoire français, le ministre de l’Intérieur a déclaré : « On ne répond pas à la souffrance en envoyant des CRS. » Si tel est det, le 25 janvier 202ésormais le principe qui sous-tend une nouvelle doctrine de maintien de l’ordre, la FSU ne peut que s’en féliciter. En effet, toutes les colères et expressions de souffrances au travail doivent pouvoir s’exprimer et être respectées dans le cadre démocratique en principe garant des libertés publiques, notamment celle de manifester. »

SOCIÉTÉ

8mars 2024 : face aux attaques du gouvernement, des droites et extrêmes droites, partout les femmes résistent ! Nous appelons à la grève du travail, des tâches domestiques, de la consommation. Parce que seules nos voix, nos cris, nos actions visibles pourront faire bouger la société et le pouvoir pour enfin obtenir l’égalité

« Il est urgent que la République soutienne pleinement son école publique, la seule de toute la jeunesse vivant dans ce pays » Un collectif de syndicats enseignants, lycéens, étudiants et d’associations d’élus ou encore de parents plaide, dans une tribune au « Monde », pour que l’école publique, laïque, gratuite et obligatoire soit la priorité du pays.

STOP à l’autoroute A69 ! La FSU soutient les luttes en cours contre le projet d’autoroute de l’A69, avec l’extension de l’A68 et l’installation de centrales à bitume. Elle s’associe via ses équipes militantes locales aux citoyen⋅nes qui se mobilisent sur le terrain, pour dénoncer les décisions politiques délétères de poursuite des travaux, quel qu’en soit le coût pour l’environnement, la justice sociale, le vivant.

VIE ÉTUDIANTE

L’Union étudiante est arrivée devant la FAGE à l’échelle nationale et devient 1er syndicat étudiant pour les élections CROUS La FSU avait soutenu l’Union Étudiante.

VIE PRATIQUE

Ce qui change en février /mars 2024 Voici les informations mensuelles de l’état, regroupées sur les pages du service publiques. Car chacun doit être informé de ses droits. Nous, Vos élu(e)s SNASUB-FSU, sommes là si vous avez des questions et besoin d’accompagnement concernant ces évolutions. Ces deux derniers mois: Livret a, livret épargne populaire , augmentations des tarifs électricités et tarif péages, renouvèlement congès familiale , doublement des franchises médicales, permis par le CPF, nouvelles aides écologiques ( déplacements/ rénovations) , RSA, plafond mensuel des retraites personnelles, dispositifs aides psychologique pour les étudiants.

LOISIRS

Chèques Vacances Les chèques vacances sont un excellent moyen d’économiser pour vos prochaines escapades. En mettant de côté une petite somme chaque mois, vous pouvez vous offrir des moments de détente bien mérités. Que ce soit pour explorer de nouveaux horizons, passer du temps en famille, souscrire à des activités sportives ou simplement un restaurant! Dossier réalisable en ligne Espace bénéficiaire (fonctionpublique-chequesvacances.fr)

Communiqué de presse de L.E.C.D 63

La pandémie de Covid 19 a entrainé beaucoup d’incertitudes et de confusion. Son caractère en partie inédit et sa gestion au coup par coup par les gouvernements ont facilité le renforcement des théories complotistes qui se répandent sur les réseaux

– Des idées qui s’infusent plus largement qu’on ne le pense

– Face à l’obscurantisme, défendons l’esprit critique et repolitisons la crise

– Pour stopper la progression de l’extrême-droite

Face aux extrêmes droites, aux complotistes et à leur vision du monde délétère, face à la politique néolibérale et répressive du gouvernement, poursuivons collectivement la lutte pour le retour à un état de droit plein et entier, pour le développement des droits sociaux et collectifs.

Collectif du Puy-de-Dôme de Lutte Contre les Extrêmes Droites (LCED 63) Le Collectif LCED 63 est constitué d’organisations syndicales (CGT, FSU, Solidaires, UNEF, Confédération Paysanne), politiques (PCF, France insoumise, Clermont en commun, NPA, UCL Clermont), associatives (LDH, Cimade, OLF, Queer Auvergne, Amis du temps des cerises, UPC 63, Saje 63) et coopératives (Mediacoop).

Voici contribution assez courte et claire sur le caractère néfaste des recrutements sur profils, recrutements qui avec la liquidation des prérogatives des CAP en termes de mutations, vont se généraliser.

L'auteur, Paul Devin, est un inspecteur de l'éducation nationale et par ailleurs syndiqué FSU.

https://blogs.mediapart.fr/paul-devin/blog/210321/les-enjeux-du-profilage-des-postes-dans-l-education-nationale

Plan de l'article :

  • Principe d’indépendance
  • Illusions d’améliorations qualitatives
  • Renforcement du pouvoir hiérarchique
  • Écarter plutôt que sélectionner
  • Acculturer les agents à une gestion managériale

Au travers d'ordonnances, le gouvernement a adopté un certain nombre de nouvelles dispositions concernant les agent.e.s de la Fonction publique qu'il a officialisées hier après-midi. Pour nos organisations syndicales, ces mesures sont très loin d'être à la hauteur des enjeux. Pire, elles comportent d'inacceptables et injustes reculs.

Des primes vont donc être versées pour reconnaitre l'engagement des salarié.e.s des trois versants, plafonnées selon les cas à 500, 1000 ou 1500 euros.

Ce dispositif appelle plusieurs objections car, s'il ne s'agit évidemment pas de prétendre que ces sommes sont négligeables ou à rejeter, il est loin de constituer la réponse adéquate et il va susciter des inégalités inadmissibles. D'abord, nous tenons à rappeler que, pour nous, la priorité absolue reste la santé des personnels et celle de leurs proches. Or, encore aujourd'hui, bien des agent.e.s travaillent toujours sans les moyens de protection indispensables. En dépit de nos sollicitations réitérées, le secrétaire d'Etat Olivier Dussopt n'apporte pas les éléments nécessaires de clarification. Des primes, même majorées, n'empêchent pas de tomber malade.

Ensuite, de très nombreux agent.e.s – vraisemblablement une majorité – seront exclus de ce dispositif. Pour celles et ceux qui la percevront, des taux différents seront pratiqués selon des critères contestables et sujets à interprétations variables et aléatoires. Cela ne va pas manquer de se traduire par des pratiques clientélistes, générant des clivages, tout l'inverse dont nous avons besoin dans la période actuelle.

Enfin, les femmes, notoirement discriminées dans le versement des primes, risquent fort de l'être une fois de plus, notamment parce que ce sont elles très majoritairement qui se retrouvent en position d'ASA pour la garde des enfants. C'est pourquoi, nos organisations syndicales affirment de nouveau que l'urgence est à l'ouverture d'une véritable négociation salariale. Celle-ci, qui doit intervenir au plus tard dans le mois de juin, doit porter sur le dégel sans délai du point d'indice et des mesures générales actées dans le budget 2021. Seules de telles mesures pérennes et transversales sont de nature à apporter la juste reconnaissance salariale de l'engagement et des qualifications des personnels.

S'agissant du volet sur les congés et les jours de RTT, les dispositions arrêtées sont insupportables et iniques. Subissant comme tant d'autres les graves et hautement contraignants effets de la crise sanitaire, des centaines de milliers d'agent.e.s vont se voir imposer – perdre pour parler plus clairement – jusqu'à 10 jours de congés et de RTT. Que faut-il en déduire ? Toutes celles et ceux placé.e.s en ASA auraient moins le sens de l'intérêt général que les autres ? Seraient-elles ou seraient-ils dans des villégiatures confortables profitant de l'aubaine de plusieurs semaines de vacances dorées ?

Nos organisations syndicales condamnent avec la plus grande fermeté ces mesures régressives. Elles appellent à tout mettre en oeuvre pour s'y opposer. Elles tiennent de nouveau à souligner que ni les salarié.e.s du public ni celles et ceux du privé n'ont à payer sur leurs conquêtes sociales les conséquences d'une crise sanitaire qu'elles et ils subissent de plein fouet, conséquences notoirement aggravées par des années de politiques d'austérité, d'argent-roi et de démantèlement des services publics.

Louer à longueur de médias et de discours la main sur le coeur, les « héros du quotidien » que sont les agent.e.s de la Fonction publique, saluer leur engagement sans faille, très bien. Mais, lorsque, dans le même temps, les mesures coercitives à leur endroit se multiplient (déni de l'exercice du droit de retrait, menaces de sanctions allant jusqu'au licenciement, graves manques de moyens pour assurer leur protection et, maintenant, attaques contre les congés et les RTT), on mesure mieux le double langage de ceux qui nous gouvernent.

Ne parlons même pas du dialogue social dont Président, Premier ministre et ministres nous rebattent les oreilles : les annonces médiatiques d'Edouard Philippe d'hier après-midi ont été préparées par une annonce téléphonique la veille au soir par Olivier Dussopt !

Les organisations syndicales CGT FO FSU Solidaires et FAFP de la Fonction publique continueront leur combat pour une juste reconnaissance de l'engagement des agent.e .s, le renforcement des services publics et de leurs moyens et toutes les mesures indispensables pour que le jour d'après ne permettent plus les graves errements d'hier et d'aujourd'hui.

Paris, le 16 avril 2020

Alors que le gouvernement vient de proclamer l'état d'urgence sanitaire, texte qui, au nom du combat contre le virus, s'attaque à des acquis sociaux essentiels (temps de travail, droit aux congés,...), 18 responsables d'organisations syndicales et associatives, dont Benoit Teste, Secrétaire Général de la FSU, ont publié sur france-info une tribune tribune collective sur les urgences sanitaires, sociales et écologiques, intitulée : Plus jamais ça ! Préparons le 'jour d'après" pour un futur écologique, féministe et social.

https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/tribune-plus-jamais-ca-18responsables-d-organisations-syndicales-associatives-et-environnementales-appellent-a-preparer-le-jour-dapres_3886345.html

Le 5 mars, à l'appel d'un collectif national, associant syndicats et personnels et étudiants mobilisés dans différentes universités, sera organisée une journée "Universités mortes" pour informer et s'opposer au projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR).

Son adoption signifierait un big bang de l'Enseignement supérieur, mettant à bas les garanties statutaires des enseignants, généralisant les recrutements en CDD, CDI ou par Tenure Track, concentrant les moyens sur les établissements ou laboratoires d'excellence.

Effets de la LPPR sur les BIATSS :

  • Déjà fortement touchés par la précarité, les personnels ingénieurs, techniciens ou administratifs seraient les premiers visés par les CDI de chantier
  • Inégalités accrus entre les managers aux pouvoirs et rémunérations qui explosent, et les précaires, avec disparition progressive des positions intermédiaires
  • Désorganisation des équipes par les départs permanents (fin de contrat, démission, burn-out)
  • Externalisation au privé, parfois à des filiales de l’université
  • La cours des comptes demande que la LPPR augmente le temps de travail des Biatss de 9% en moyenne et qu’on contrôle plus leur congé

Tract intersyndical contre LPPR

Tract Paris 7 sur les BIATSS et la LPPR

Rendez-vous à partir de 10h à la faculté de Droit de Clermont-Fd pour une manifestation et des tables rondes d'information sur les projets de lois en cours.

Voir le programme de la journée Universite morte

Extrait de l'appel unitaire :

"Le 8 mars, ensemble portons le mot d’ordre international de grève féministe. Le 8 mars, on arrête tout·e·s.

Pour exiger une égale répartition du travail domestique et de soin entre les femmes et les hommes.

Pour libérer les femmes du travail précaire et décalé auquel elles sont trop souvent assignées.

Pour en finir avec des modes de consommations sexistes et destructeurs de la planète.

Pour défendre le droit à l’avortement contre les attaques constantes dont il est l’objet, pour dénoncer la casse des services publics dont nous sommes les premières à faire les frais, pour dénoncer le refoulement en dehors de nos frontières des personnes exilées fuyant les guerres, la misère et le dérèglement climatique." _

Lire l'appel unitaire

tract 8 mars FSU.pdf

Chanson d'Attac "A cause de Macron, grandes perdantes nous serons"

Nous, enseignants-chercheurs, enseignants, personnels et étudiants de l’Université Clermont Auvergne, condamnons avec force la convocation au commissariat de police de cinq de nos collègues enseignants du secondaire, de deux étudiants de notre université et d’un lycéen dans le cadre d’une « infraction d’intrusion non autorisée dans un établissement d’enseignement ».

Nous encourageons chacun à signer la pétition de soutien : https://www.change.org/p/enseignant-e-s-lyc%C3%A9e-blaise-pascal-le-18-janvier-2020-moi-aussi-j-y-%C3%A9tais

Lire la Tribune

Texte Action - 17 et 18 septembre 2019

Sommaire

  • Fonction publique
  • Retraites
  • Retraité-es
  • Éducation
  • Justice
  • Travail Emploi
  • Femmes
  • Droits et libertés
  • Situation internationale

Actions :

  • la FSU s’engage dans une bataille de conviction et la mènera dans le cadre unitaire le plus large possible,pour promouvoir une Fonction publique de qualité au service de toutes et tous sur tout le territoire et pour défendre les droits des agent-es,

  • la FSU poursuit son engagement dans la Convergence des services publics et soutient les initiatives telles la remunicipalisation et la reprise en main publique de la gestion de l’eau (Est ensemble dans la région parisienne…). Elle est signataire de l’Appel du collectif national pour la gratuité des transports collectifs locaux,

  • la FSU propose de faire de la journée du 24 septembre une journée de mobilisation, d’alerte et d’information auprès des agent-es sur la réforme des retraites sous des formes diverses (manifestations, réunions d'information, distributions du tract FSU sur les retraites, rassemblements, etc.). Elle a déposé un préavis de grève.

  • la FSU mène dès à présent campagne pour préserver un système de retraite solidaire et intergénérationnel et conquérir de nouveaux droits. Débats, informations... sont indispensables pour peser sur les discussions en cours et préparer la mobilisation nécessaire des salarié-es, des retraité-es et des jeunes. La FSU fera en sorte de rassembler, au sein de collectifs unitaires larges, syndicats, associations, économistes, mouvements citoyens et politiques, afin de produire la contre-expertise nécessaire et imposer dans le débat des alternatives. La FSU portera la nécessité de conserver les spécificités du système de retraites de la Fonction publique tout en œuvrant à une convergence de l’ensemble des salarié-es, du public comme du privé, pour imposer d’autres choix pour les retraites permettant à chacun-e d’obtenir une pension de haut niveau. La FSU met en débat dans les fédérations de fonctionnaires la nécessité de construire une journée d’action la plus unitaire possible intégrant la question des salaires, de l’emploi et des retraites. Elle agira au niveau interprofessionnel pour permettre une élaboration collective d’alternatives à cette réforme et pour construire les mobilisations nécessaires.

  • la FSU appelle à participer sous différentes modalités d’action aux initiatives, dans la période du 20 au 27 septembre, alliant justice sociale et écologique. Signataire du texte avec CGT, Solidaires et les organisations de jeunesse, elle appelle à participer aux mobilisations des 20 et 21 septembre, dans le cadre de mobilisations internationales pour le climat sous le mot d’ordre « climat, justice sociale : mobilisation générale»,

  • la FSU, dans le cadre du collectif national, est engagée pour le référendum contre la privatisation d’Aéroports de Paris, c’est une bataille contre les privatisations et pour la préservation et le développement des biens communs et pour les services publics. C’est aussi un combat pour la sauvegarde de l’environnement et pour la transition écologique car rien ne serait pire que laisser les clefs du transport aérien aux intérêts privés. La FSU met à disposition un matériel spécifique (tract avec mode d’emploi) pour inciter les personnels à signer et à faire signer, sur le lieu de travail et de vie, la demande de référendum. C’est aussi de la responsabilité de chacune et de chacun de mener cette campagne contre la privatisation du service public,

  • La FSU se félicite de la combativité dans la durée du groupe des neuf [syndicats] et de son unité maintenue depuis 2014. Elle appelle les SFR et les retraité.es à assurer le succès de l'action qu'il organise le 8 octobre dans le cadre des initiatives d'ores et déjà prévues jusqu'en janvier 2020. La FSU réaffirme son soutien aux personnels des EHPAD, des services de soins à domicile comme aux personnels en grève des services d'urgence.

  • la FSU appelle à participer à la journée internationale d’action contre les violences faites aux femmes le 25 novembre et aux mobilisations organisées dans le cadre de la journée internationale pour le droit à l'avortement, le 28 septembre.

Télécharger le texte complet des engagements de la FSU

Publiée dans Le Monde, cette tribune de l'ancien ministre de la Fonction Publique expose les dangers de la loi de "Destruction de la Fonction publique".

« Le projet de loi sur la fonction publique tourne le dos à la conception française républicaine »

Tribune

Anicet Le Pors

Ancien ministre de la fonction publique et des réformes administratives (1981-1984),conseiller d’Etat honoraire

Ancien ministre de la fonction publique, Anicet Le Pors s’insurge, dans une tribune au « Monde », contre un projet de loi qui, selon lui, organise l’alignement du public sur le privé et laisse poindre une version autoritaire du pouvoir hiérarchique.

Tribune. En échec sur sa réforme des institutions, Emmanuel Macron a entrepris de passer en force sur celle de la fonction publique, baptisée en la circonstance « réforme de l’Etat ». Le projet de loi que vient d’adopter, le 27 mars, le conseil des ministres n’est pourtant que l’aboutissement provisoire d’une démarche particulièrement chaotique.

Les difficultés rencontrées par le gouvernement depuis un an l’ont contraint à réduire ses ambitions. Mais s’il proclame ne pas vouloir supprimer le statut général des fonctionnaires, son projet le dénature gravement en prévoyant, notamment, un recrutement massif de contractuels, des plans de départs volontaires de fonctionnaires, des ruptures conventionnelles dans des conditions incertaines, la réduction des compétences des organismes de concertation et la rémunération dite « au mérite ».

Par ailleurs, outre la réduction de 120 000 emplois durant le quinquennat, les fonctionnaires seront concernés par les réformes à venir de l’assurance-chômage et des retraites. A l’origine, le gouvernement avait vu plus grand : dans un discours du 13 octobre 2017, le premier ministre Edouard Philippe avait mis en place une opération baptisée « CAP22 » autour d’un Comité action publique 2022 qui devait remettre un rapport avant la fin mars 2018. Or, celui-ci, simple décalque du management privé, s’est révélé incommunicable aux fonctionnaires et le premier ministre a dû reprendre la main pour aboutir au projet actuel (« Service publique. Se réinventer pour mieux servir », juin 2018, voir lien PDF).

Référence incantatoire à la déontologie

Depuis sa mise en place en 1983 sous la forme d’une fonction publique « à trois versants » (Etat, collectivités territoriales, établissements publics hospitaliers), le statut des fonctionnaires a subi de multiples attaques, soit frontales soit sous forme de centaines de mesures ponctuelles entraînant un véritable « mitage » du statut. Mais l’offensive actuelle est nouvelle en ce qu’elle tend à l’alignement du public sur le privé par la généralisation des techniques du new public management (nouvelle gestion publique).

Selon l’exposé des motifs du projet, pour lequel aucune étude d’impact préalable n’a été présentée, il s’agit de « responsabiliser les manageurs publics en développant les leviers qui leur permettront d’être de vrais chefs d’équipe », formule qui laisse poindre une version autoritaire du pouvoir hiérarchique. Ce projet est d’abord une atteinte au service public dont la neutralité est menacée par le recours massif à des contractuels à tous les niveaux, permettant ainsi à des dirigeants d’entreprises privées d’occuper des postes de direction d’administrations, de s’y constituer des réseaux d’influence avant de retourner à leurs affaires.

Plus généralement, l’accès aux emplois publics étant statutairement conditionné par la réussite à un concours, cette exigence de capacité, d’attachement au service public et d’intégrité sera inévitablement réduite par la conclusion de simples contrats de droit privé n’engageant les parties que sur projet ou pour un temps limité. La formation et la gestion des agents publics seront rendues plus complexes et plus aléatoires, alors que la fonction publique appelle une gestion prévisionnelle des effectifs et des compétences à long terme. Cela explique sans doute la référence incantatoire des promoteurs du projet de loi à la déontologie, peu normative.

Captation de l’action publique

Les allers-retours entre le public et le privé sont encouragés. Des « rétro-pantouflages » de hauts fonctionnaires – revenant dans les services de l’Etat après avoir passé quelques années dans le privé dont ils auront épousé l’idéologie managériale – entraîneront ainsi la confusion des finalités du privé et du public, un risque accru de conflits d’intérêts, la captation de l’action publique par l’oligarchie financière.

Il s’agit avant tout, est-il annoncé, de « doter les manageurs des leviers de ressources humaines nécessaires à leur action », avec les risques d’arbitraire et d’autoritarisme subséquents. Le dialogue social est alors d’autant plus invoqué qu’il est inexistant dans la pratique, comme l’ont déploré toutes les organisations syndicales.

Ce projet tourne le dos à la conception française républicaine de la fonction publique. Celle-ci s’est forgée au cours d’une histoire qui a d’abord vu la Révolution française supprimer les privilèges, dont la vénalité des charges publiques. Puis, après un XIXe siècle et une première moitié du XXe siècle dominés par l’autoritarisme hiérarchique et la conception du fonctionnaire sujet, s’est affirmée à la Libération, par le statut fondateur de 1946, la conception du fonctionnaire citoyen. Enfin, le statut fédérateur instauré en 1983 a largement prouvé depuis trente-six ans sa solidité et son adaptabilité, érigeant la mobilité en garantie fondamentale des fonctionnaires.

Cette histoire est portée par des tendances lourdes (sécularisation du pouvoir politique, socialisation des financements de besoins sociaux fondamentaux, maturation des concepts et des principes du service public) qu’il n’est au pouvoir d’aucun gouvernement de remettre en cause durablement.

Front contre l’exécutif

Le projet de loi est également contraire à la rationalité d’une action publique finalisée par l’intérêt général. La théorie économique libérale au stade du néolibéralisme, fut-elle hypermathématisée, ne saurait être l’inspiratrice d’une démarche scientifique pour une administration aujourd’hui dépourvue des moyens d’expertise indispensables. Au demeurant, l’empirisme d’une économie de marché placée sous les dogmes de la libre concurrence et de la réduction de la dépense publique, n’a que faire de la science économique.

Ce projet est contraire à la morale républicaine. Sans qu’il soit besoin de revenir sur les affaires judiciaires et administratives de la garde rapprochée du président, celui-ci s’est affirmé en deux ans comme le représentant d’une classe et d’une caste. La primauté de l’intérêt général, l’affirmation du principe d’égalité, l’éthique d’une citoyenneté responsable sont des valeurs qu’il ne donne pas l’impression de tenir pour essentielles.

Ce projet de réforme de la fonction publique doit donc être récusé. Le grand débat n’en a pas fait une priorité. La population française est attachée au service public et elle estime les fonctionnaires. Toutes les organisations syndicales s’opposent au projet. Les associations d’élus font aujourd’hui front contre l’exécutif. De fortes réserves s’expriment au Parlement, dans la majorité présidentielle et jusqu’au sein même du gouvernement.

Emmanuel Macron s’étant montré soucieux de recueillir les avis des grands intellectuels de notre pays, il serait temps que se manifestent dans la haute fonction publique assez d’esprits vigiles pour que l’on ne puisse pas parler dans quelque temps d’une nouvelle « trahison des clercs ».

Anicet Le Pors (Ancien ministre de la fonction publique et des réformes administratives (1981-1984),conseiller d’Etat honoraire)